DES AIDES-SOIGNANT(E)S A DOMICILE
Rudy Demotte(PS) dépose un texte intégrant des aides-soignant(e)s dans les services soins à domicile
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Dans une lettre rédigée au mois de juillet, le ministre de la Santé publique, Rudy Demotte (PS) avait fait part de sont intention d’intégrer des aides-soignantes dans les structures de soins à domicile. Il partait du constat suivant : le vieillissement de la population entraînera immanquablement une demande de soins toujours plus grande et plus diversifiée. Or, s’il n’y a sans doute virtuellement pas une pénurie d’infirmières, il a à tout le moins une difficulté chronique à trouver du personnel de soins en suffisance. D’où l’idée d’intégrer des aides-soignantes dans les équipes de soins à domicile, dans le but très clair de décharger les infirmières de tâches secondaires ne nécessitant pas de qualification trop spécifiques. L’idée avait provoqué des aigreurs dans les milieux infirmiers, qui ont aussitôt exprimé des craintes pour la qualité des soins à domicile. Mais les protestations n’ont pas découragé le ministre. Ce dernier a fait inscrire dans la loi budgétaire un chapitre qui consacre son projet. Ce texte sera discuté en Conseil des ministres. Il sera ensuite envoyé au Parlement.
Sous contrôle Le projet de loi – sur lequel « La Libre » a pu jeter un œil – reprend dans le détail les principes qui avaient été énoncés en juillet. Mais il apporte une précision : les équipes de soins à domicile ne seront pas obligées d’intégrer des aides-soignantes. Sans doute échaudé par les critiques, Rudy Demotte (PS) stipule même dans son texte que l’intégration des aides-soignantes se fera d’abord de façon expérimentale et qu’une évaluation sera prévue. Dans la phase expérimentale en tout cas, seuls les services de soins qui comportent au moins 7 infirmières temps plein pourront demander l’autorisation de prendre des aides-soignantes à leur service. Ils ne bénéficieront pas de subsidiassions directes pour cela. Mais ils y gagneront au bout du compte. Les actes posés par les aides-soignantes seront en effet remboursés de la même façon que s’ils avaient été réalisés par une infirmière alors que leur rémunération est plus faible. Les aides-soignantes devront cependant bénéficier d’un statut de salarié et leur nombre ne pourra pas « être supérieur à la moitié du nombre d’infirmières » qui sont employées par le service. Les aides-soignantes ne pourront évidemment pas tout faire. Leur champ d’intervention est même soigneusement limité. Le projet de loi dresse la liste des actes qu’elles pourront poser. Il s’agit, pour l’essentiel, d’actes simples, comme la toilette, l’aide pour des gestes de la vie quotidienne, l’hydratation, la prise de pouls, etc. Le travail des aides-soignantes sera par ailleurs constamment supervisé. Les infirmières du service seront ainsi tenues de passer une à deux fois par mois minimum – cela dépond des actes qui sont prestés – auprès du patient pour contrôler la façon dont il est traité par l’aide-soignante. Comme sera perçu le texte dans les milieux concerné ? On ne peut le prédire, mais il pourrait provoquer de nouveaux grincements de dents, principalement auprès des infirmières à domicile indépendantes qui disent se sentir exclus du dispositif.
Texte écrit par Vincent Rocour (La Libre Belgique)
Lire: A l’attention des services de soins infirmiers à domicile qui ont conclu une convention avec le ministre
relative à l’activité de l’aide soignant
Voir aussi: INTÉGRATION DES AIDES-SOIGNANTS DANS LES SOINS INFIRMIERS A DOMICILE
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